C’est devant une cinquantaine d’adhérents du MEDEF que Christophe BARRET, Procureur de la République de Montpellier est intervenu sur l’invitation du MEDEF Hérault Montpellier et de son Président Samuel HERVE.
Un échange direct, libre et franc sur le rôle de la justice, son organisation et ses enjeux.
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(Extrait Article Lettre M)
« La loi est souvent perçue comme un carcan pour des dirigeants qui aspirent à plus de liberté », déclare Samuel Hervé, président du MEDEF (…) Avant d’aborder le rôle et l’indépendance du procureur, le magistrat pointe le faible budget dédié à la justice en France. « Le budget de la justice judiciaire est de 3,4 Md€, soit moins de 1% du budget de l’État. Chaque citoyen contribue annuellement 76 € pour la justice. En Allemagne, cette contribution est de 146 € et en Suisse de 219 € », précise-t-il. Une annonce qui interpelle les chefs d’entreprise qui voient leurs taux de prélèvement en constante augmentation. « Il faut savoir que la France est le pays qui finance le plus les entreprises », indique le procureur.
Face au manque d’effectif avec 1,8 procureur pour 820.000 habitants (contre 2,8 en France pour 100.000 habitants et 11 en Europe NDLR), le parquet (effectif : 15 personnes) a traité en 2017, 85.000 plaintes pour 10.000 décisions. « Comme vous, nous nous adaptons et innovons. Ainsi, une promotion de l’école d’ingénieurs Polytech Montpellier travaille à l’élaboration d’un logiciel pour faciliter notre traitement des réquisitions », indique-t-il.
Simplification de la procédure
S’il intervient peu dans la sphère économique, le procureur rappelle aux dirigeants que le droit pénal touche les accidents du travail, le travail illégal, la concurrence déloyale des travailleurs détachés, les abus de biens sociaux, les banqueroutes, les interdictions de gérer… Autre point de convergence entre les sphères de la justice et entrepreneuriale : une demande univoque de simplification de la procédure. « Beaucoup de sociétés en difficulté ne déposent pas leurs comptes. Ce sont souvent celles qui sont en difficulté, témoigne Christophe Barret. Cela n’a pas de sens de conserver un tissu économique troué. Ces entreprises participent à tirer les prix vers le bas en voulant maintenir leur activité. » Les questions ont aussi porté sur la radicalisation des salariés, le « droit à l’erreur » (texte de loi adopté le 30/1)