Le mouvement des Femmes du Medef officiellement lancé

"Entrepreneuse, n’utilisez plus le mot “petit” pour vous décrire vous ou vos projets!", Marlène Schiappa
Le 34ème réseau de Femmes du MEDEF est créé dans le 34 et son lancement officiel a eu lieu vendredi chez IBM !
Patricia Vialle, présidente du mouvement national, introduit cet évènement en rappelant l’historique et les enjeux de femmes du MEDEF
Initié par Laurence Parisot puis repris et pérennisé par Geoffroy Roux de Bézieux qui signe la charte de la mixité et le déploie le réseau au niveau national, le mouvement a 4 enjeux majeurs :
• Créer de l'attractivité, aller chercher du potentiel. Patricia rappelle qu’ "une femme qu’on a pas trouvé est une femme qu'on a pas cherché"
• Influence : notamment au travers des femmes mandataires
• Modernité et féminisation
• Mixité économique : promouvoir l’entrepreneuriat feminin
Chaque nouveau réseau territorial qui se lance comprend entre 50 et 100 femmes actives !
Aujourd’hui, le mouvement se traduit au niveau national par des animations nombreuses et hétérogènes :
• Présentation du bilan de la mixité à la convention annuelle du Medef
• Mouvement présent sur la REF
• Evènements nationaux
• Session, via l'Académie MEDEF avec un parcours dédié aux Femmes du Medef
• Déplacements du Medef national sur les territoires
• Mise en lumière de pratiques faites sur les territoires via une newsletter mensuelle pour les femmes du réseau et via la page LinkedIn dédiée au mouvement
Les apports sur les territoires sont principalement de 3 sortes :
• valoriser les femmes cheffes d'entreprises : elles sont toutes inspirantes et des modèles. Il valorise leur talent, leur parcours, leur engagement (notamment au travers des mandats patronaux)
• attirer de nouveaux talents et créer l’émulation au sein des rangs du MEDEF
• proposer des évènements conjoints avec les différents réseaux déjà existants sur le territoire
Le territoire en quelques chiffres :
• 18% des président-es de medef territoriaux sont des femmes
• 45% des DG sont des femmes
• 45% de nos mandataires patronaux sont des femmes
→ L’engagement des femmes sur leur territoire est de plus en plus important !
Jean-Marc Oluski et Marlène Schiappa prennent à leur tour la parole :
Jean-Marc Oluski note que lors des entretiens pour les mandats patronaux, les hommes affichent plus d’assurance que les femmes.
Il rappelle que les élections CCI auront lieu bientôt et que nous aimerions voir des femmes candidates.
Marlène Schiappa met en avant les freins que rencontrent les femmes et notamment les freins sociétaux : un homme a une présomption de compétence alors qu’une femme a une présomption d’incompétence. Sur une table-ronde par exemple, un homme présent en costume sera expert, avant même d’avoir parlé. Une femme présente sur cette même table-ronde va devoir prouver son expertise.
De plus, les femmes se minimisent lorsqu’elles se présentent.
→ Un homme entrepreneur depuis 2 jours va s’afficher comme “CEO” sur ses réseaux alors que les femmes elles vont se minimiser : “j’ai une petite entreprise, avec une petite équipe et des petits projets…”
“Mesdames, présentez vous avec l’arogance d’un homme auto-entrepreneur depuis 2 jours”, Marlène Schiappa
Muriel Avinens et Matthias Savignac témoignent :
Muriel est entrée chez Dell en tant que stagiaire et a gravi les échelons sans ressentir de différence avec ses collègues masculins. Alors, quand les premiers mouvements de femmes en interne se créent, elle n’y voit pas d’intérêt… Jusqu’à cette formation dans laquelle un jeu lui fait ouvrir les yeux. Alors qu’il est demandé aux personnes qui ont reçu du harcèlement sexuel au travail avancé, elle voit 100% des femmes avancer, et un seul homme.
Cette vision crée un déclic, elle s’engage et prend le lead de “women in actions” !
Matthias rappelle quant à lui que les chefs d’entreprises ont une responsabilité et un rôle de plus en plus politique à jouer. En effet, ce sont les dirigeants qui ont aujourd’hui l’inscription dans le temps long, la légitimité à faire et la capacité à agir, et de moins en moins les politiques.
Il note également que les entreprises sont un des derniers lieux qui fait vivre l’altérité car on y fait travailler des gens de genre, culture,... différents ensemble !
Table-ronde : quelles sont les clés de réussite dans un environnement incertain ?
Avec Karine Puget, Agathe Boidin, Marianne Fournier, Sophie Scantamburlo-Contreras et Françoise Nauton-Inglis.
La première clé de réussite identifiée est l’organisation RH :
Marianne a dû réorganiser son équipe et se séparer de la moitié des 4 personnes qui la composait. Elle évoque le fait que c’est dur humainement mais il faut être agile rappelle Karine. Il faut parfois réduire la voilure pour passer la tempête avant de remonter après. Le plus important est de conserver la cohésion d'équipe.
La seconde clé est la résilience :
Le/la chef/fe d’entreprise doit entraîner ses équipes. Pour cela, il faut garder une certaine énergie et de la positivité.
François rappelle que, même dans les moments où il est nécessaire de faire le dos rond le temps que ça passe, il est important de continuer à communiquer avec ses équipes sur la stratégie à court terme et sur les raisons de ce dos rond tout en continuant de communiquer sur la vision à long terme : le chemin est différent de celui prévu mais emmène au même endroit.
La 3ème clé est d’ailleurs la communication.
Sophie rappelle l’importance de donner du sens. Pour cela, il faut définir ses valeurs, trouver l’ADN de l’entreprise, sa boussole et communiquer à propos de ces valeurs.
Françoise rebondit sur le sujet en mentionnant que ces valeurs peuvent être à ambition économique mais aussi à ambition humaine !
Karine, quant à elle, fait tous les ans une réunion avec ses actionnaires. Elle fait ensuite la même avec ses salariés pour faire le point sur les bonnes et les mauvaises décisions prises.
→ il faut savoir faire son mea culpa, auprès de ses équipes aussi.
Agathe considère qu’il est essentiel de communiquer de façon complètement transparente et partage tous les matins les chiffres avec les salariés de ses différents magasins.
La 4ème clé est l’innovation .
Sophie rappelle que l’innovation, c’est parfois simplement répondre à des problématiques du quotidien et Agathe renchérit en précisant que ce n’est pas forcément un produit mais que cela peut être une méthode !
La 5ème et dernière clé est le financement.
Karine affirme qu’il faut anticiper le besoin en tréso. Effectivement, au plus on va voir ses banquiers tôt, au plus ils vont avoir un panel large de solutions à proposer. Il est parfois difficile de dire qu'on traverse des difficultés mais il faut savoir être réaliste.
Agathe appuie Karine en précisant qu’il faut aller voir les banques avant d’avoir besoin d’argent et ajoute qu’il vaut mieux avoir plusieurs banques pour avoir plusieurs cordes à son arc.
Enfin, Françoise rassure en évoquant le fait qu’aller voir sa banque et leur faire part des difficultés rencontrées conforte la relation entre les deux.